Cette étude rétrospective cas-témoin porte sur 2319 patients opérés dans le service avec un recul de 7 ans. L’incidence et la prévalence des causes de reprise chirurgicale précoce étaient évaluées. Chaque patient était apparié à 2 témoins issus de la même population source. Les facteurs de risques avec calcul de leurs Odds-Ratios (OR) étaient recherchés.
Treize patients (3 femmes et 10 hommes, d’âge moyen 59 ± 12 ans) étaient réopérés dans les 72 heures, soit un taux de 0,6 %. Les causes étaient un hématome suffocant (0,2 %), un hématome épidural (0,3 %) ou une brèche durale (0,04 %). Parmi les facteurs de risques de reprise chirurgicale précoce, seul un score ASA supérieur ou égal à 3 s’est avéré être significatif avec un OR à 5,5 et un intervalle de confiance à 95 % (1,1–29,85). Parmi les facteurs de risques d’hématome épidural, seul le tabagisme s’est avéré être significatif avec un OR à 14,67 et un intervalle de confiance à 95 % (1,16–185,29). Nous n’avons pas pu mettre en évidence de facteurs de risque de survenue d’hématome suffocant.
Un score ASA supérieur ou égal à 3 et le tabagisme expose au risque d’hématome épidural et de reprise chirurgicale précoce. La douleur postopératoire, un déficit neurologique, une dysphagie, une dysphonie, une dyspnée ou une agitation doivent faire évoquer une complication et entreprendre les mesures nécessaires. La présence ou non d’un drainage ne permet pas de prévenir de telles complications.