Complications cutanées du slam : usage sexuel et récréatif d’injections de cathinones

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• 作者：T. Mahevas¹ ; ; V. Jachiet² ; F. Brunet-Possenti¹ ; L. Deschamps³ ; M. Lachatre⁴ ; B. Crickx¹ ; V. Descamps¹
• 关键词：Cathinones ; Né ; crose cutané ; e ; Toxicomanie
• 刊名：Annales de Dermatologie et de Vénéréologie
• 出版年：2016
• 出版时间：December 2016
• 年：2016
• 卷：143
• 期：12_supp_S
• 页码：S265
• 全文大小：50 K
• 卷排序：143

文摘

Le slam désigne l’injection intraveineuse de substances psychostimulantes appartenant à la famille des cathinones dans un contexte sexuel. Nous rapportons deux observations de complications cutanées secondaires à cette nouvelle pratique.Observation no°1Un homme de 37 ans homosexuel infecté par le VIH, avec antécédent de maladie de Kaposi était hospitalisé pour des lésions ulcéro-nécrotiques punctiformes des 4 membres associées à une dermohypodermite du membre inférieur droit. Le patient rapportait une pratique régulière du slam depuis un an, avec apparition récente de lésions nécrotiques en regard des points d’injection. L’histologie ne montrait pas de vascularite et la coloration PAS était négative. Le diagnostic d’endocardite était écarté (hémocultures négatives, ETT normale). L’évolution était favorable suite à l’arrêt des injections et après des soins locaux et une antibiothérapie par amoxicilline-acide clavulanique.Observation no°2Un homme de 46 ans, homosexuel, infecté par le VIH contrôlé sous traitement antirétroviral, rapportant également une pratique intensive du slam, consultait pour un abcès fébrile et des lésions ulcéro-nécrotiques du pli du coude. La résolution était rapide après drainage de l’abcès, antibiothérapie par amoxicilline-acide clavulanique et soins locaux.DiscussionLe terme de slam (« claquer » en anglais) est employé par ses usagers du fait de l’intensité de l’effet ressenti lors des injections intraveineuses de cathinone, alcaloïde monoaminique dérivé du khat. Cette pratique d’injection intraveineuse de psychostimulants en groupe concerne principalement certains milieux gays présentant une forte prévalence d’infection par le VIH (environ 80 %). Elle a pour objectif une désinhibition totale ainsi qu’une amélioration des performances sexuelles. Les complications sont nombreuses : infectieuses (VIH, hépatites, abcès, endocardites), cardiovasculaires, psychiatriques et psychosociales. Au plan dermatologique, les nécroses cutanées étaient secondaires aux propriétés vasoconstrictrices, pro-thrombotiques et veinotoxiques des cathinones. Un mécanisme de thrombose septique est possible, même si notre observation avec biopsie ne montrait pas d’élément histologique en faveur. Peu décrites, les complications du slam les plus fréquentes sont infectieuses. Toutefois, étant donné le caractère vasoconstricteur de ces molécules, le risque de nécrose au site d’injection ne semble pas négligeable. D’autres manifestations cutanées : éruptions, acrosyndromes, troubles de la pigmentation et mauvaise odeur ont été rapportées.ConclusionPhénomène encore marginal, mais en hausse dans le milieu homosexuel festif marqué par une prévalence élevée d’infection par le VIH, l’injection intraveineuse de cathinones doit être connue des dermatologues et des infectiologues du fait de ses potentielles complications cutanées locales et des risques infectieux qui y sont associés.