L’étude vise à mieux caractériser, chez des patients SEP, les liens entre fonctionnement du contrôle de source (reconnaissance de l’origine de l’information), création de faux souvenirs, et fonctions exécutives.
Vingt patients SEP (20–54 ans, M = 43,05, SD = 8,85 ; EDSS M = 3,12, SD = 1,93 ; MMS 18–30, M = 26,55, SD = 3,28) et 20 participants témoins appariés (24–54 ans, M = 42,90, SD = 9,47 ; MMS 27–30, M = 29,40, SD = 0,88) ont été soumis à un protocole incluant une tâche originale de jugement de source, le paradigme Deese-Roediger-McDermott (DRM), et une batterie de tests exécutifs.
Au regard des témoins, les patients SEP produisent significativement plus d’erreurs de source (t[38] = 5,35, p < 0,0001) et de faux souvenirs (t[38] = 2,57, p = 0,01). Des corrélations sont par ailleurs observées entre la production de faux souvenirs et les erreurs de source (r = 0,60, p < 0,001), ainsi qu’entre ces dernières et plusieurs mesures exécutives, en particulier en matière d’inhibition (ainsi avec le score d’interférence de la tâche Stroop : r = 0,64, p < 0,001).
Outre le fait qu’elle offre une première visibilité des profils de patients SEP au paradigme DRM, cette étude pilote montre que ces patients sont particulièrement vulnérables à la production d’erreurs de source. Considérées comme l’une des principales causes de faux souvenirs, ces dernières peuvent s’accompagner de répercussions négatives dans la vie quotidienne.
Nos résultats plaident pour une poursuite des recherches sur le contrôle de source dans la SEP : l’enjeu concerne tant les pratiques de bilans neuropsychologiques, que les démarches de remédiation.
Aucun financement.
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