Nous avons étudié une cohorte multinationale prospective portant sur les adultes traités par hémodialyse itérative au sein d’un réseau mondial entre avril et novembre 2010. La dépression a été étudiée grâce au Beck Depression Inventory (BDI) II. Les tests de sensibilité considèrent un BDI II ≥ 14 pour déceler une dépression et BDI II ≥ 20 pour affirmer une dépression sévère. Le modèle de régression de Cox a été utilisé pour évaluer les risques ajustés pour toutes causes et la mortalité cardiovasculaire à 12 mois.
Parmi les 2278 (73 %) participants qui ont fourni des réponses complètes aux questions de l’enquête BDI II, 1047 (46 %) des répondants ont signalé des symptômes correspondant à la dépression.
Les facteurs associés à des symptômes dépressifs comprenaient l’âge, le pays, l’emploi, l’éducation, le tabagisme, la comorbidité cardiovasculaire, la pression artérielle, la dose de dialyse et la prise de médicaments psychoactifs. Au cours du suivi de 11 mois (± 2,5), 175 décès sont survenus, dont 66 étaient attribuables à des causes cardiovasculaires. La dépression (BDI ≥ 14) n’était pas associée à la mortalité toutes causes confondues (HR ajusté 1,26 [IC 95 % de 0,93 à 1,71]) ou à la mortalité cardiovasculaire (0,82 [0,50 à 1,34]). Quand un score plus élevé (BDI ≥ 20) a été utilisé pour identifier la dépression, la dépression était associée à une mortalité globale (1,40 [1,02 à 1,93]), tandis qu’une association avec la mortalité cardiovasculaire n’était pas évidente (1,05 [0,63 à 1,77]).
La relation entre la dépression et la mortalité cardiovasculaire chez les adultes traités par hémodialyse est incertaine. Les liens actuels entre la dépression et les causes de mortalité sont influencés par les paramètres et les seuils utilisés pour identifier les symptômes dépressifs.