Nous avons mené une étude multinationale, transversale chez les femmes traitées par hémodialyse itérative au sein d’un réseau de dialyse en Europe et en Amérique du Sud. La fonction sexuelle de la femme a été évaluée grâce au questionnaire : Female Sexual Function Index (FSFI). Les scores les plus faibles représentaient une plus grande dysfonction sexuelle. Les corrélations de chaque domaine ont été identifiées par régression linéaire multivariée. Seules les femmes qui ont déclaré être sexuellement actives ont été incluses.
Sur 1309 femmes, 659 (50,3 %) ont fourni des réponses complètes au FSFI. Les femmes en liste d’attente pour une greffe rénale et celles avec un partenaire ont les scores plus élevés. Les femmes souffrant d’hypertension ou ménopausées ont les scores plus faibles.
Les patientes avec un traitement antihypertenseur associent une hausse des scores pour l’excitation, la lubrification et l’orgasme respectivement [variation moyenne (IC 95 %) de 0,37 (de 0,09 à 0,66), 0,35 (0,01 à 0,68), 0,35 (0,01 à 0,68)]. Les femmes recevant des médicaments anxiolytiques ont rapporté moins de douleur [−0,40 (−0,01 à −0,80−)] et de désir [−0,20 (−0,41− à 0)]. Les femmes moins instruites ont rapporté des niveaux inférieurs d’excitation, de lubrification et d’orgasme. Chez les femmes déclarant être sexuellement actives (n = 232) les symptômes dépressifs ont été associés à des scores plus faible.
Les femmes traitées par dialyse rapportent des expériences différentes de la dysfonction sexuelle en lien avec l’éducation, la dépression et traitement de l’anxiété. Les comorbidités peuvent également jouer un rôle dans la fonction sexuelle. Ces données suggèrent qu’une étude plus approfondie de l’impact de la dysfonction sexuelle sur le bien-être du patient en dialyse est justifiée.