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L’éviction d’Augusta de la Salpêtrière et la Fondation Dejerine
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文摘
La fondation Dejerine a une histoire mouvementée qui remonte au début du 20e siècle. L’éviction d’Augusta Dejerine de la Salpêtrière est liée à la personnalité de deux hommes éminents professeurs, Jules Dejerine (1849–1917) et Pierre Marie (1853–1940), que tout opposait sauf leur passion pour la neurologie. Dejerine, attiré par l’étude des troubles du langage, publie, à partir de 1879, un premier article. Dès 1883, Pierre Marie a aussi commencé à publier sur le sujet. Ce sera l’origine de la querelle de l’aphasie. L’opposition entre les deux hommes était de notoriété publique au point que Dejerine provoqua en duel Pierre Marie qui avait écrit que « son adversaire faisait de la science comme d’autres jouent à la loterie ». Le duel sera reporté. Mais, en 1906, Pierre Marie publia trois articles qui remettaient en question les travaux de Dejerine dans la fonction du langage. L’atmosphère des réunions de la Société de neurologie de Paris était à l’orage. Madame Dejerine, apporta la controverse à Pierre Marie. De plus, la Chaire de Charcot, occupée par Fulgence Raymond, allait se libérer et tous deux pouvaient y prétendre, Dejerine, élève de Vulpian, Pierre Marie, élève de Charcot. Dejerine fût nommé en 1911, titulaire de la Chaire des maladies du système nerveux.Première étapeAussi, à la mort de son mari, en 1917, Mme Dejerine, comme tous les autres médecins, est priée par Pierre Marie, nouveau titulaire de la Chaire des maladies du système nerveux, de quitter le service et d’emporter tous les documents concernant son prédécesseur : livres, thèses, dossiers, plaques photographiques, lames de neuropathologie, microscopes… Elle va trouver refuge auprès de Maurice Letulle (1853–1929) ami et collègue de Dejerine, titulaire après Pierre Marie de la Chaire d’anatomie pathologique. Celui-ci met alors à disposition des locaux dans l’école pratique. En mémoire de Jules Dejerine, Augusta et sa fille Yvonne Sorel Dejerine vont créer un fonds de 10 000 francs destiné à favoriser des recherches originales anatomo-cliniques ou expérimentales dans le domaine de la neurologie et leur publication [1]. Par décret du 7 septembre 1920, le Président de la République autorise la faculté de médecine de Paris à accepter une nouvelle « Fondation Dejerine » consistant en un musée et un laboratoire dans les locaux de la dite faculté [2].Deuxième étapeLa fondation Dejerine est inaugurée le mercredi 24 janvier 1923 à 2h45 sous la présidence de M. Paul Strauss, ministre de l’Hygiène, de nombreuses personnalités, collaborateurs et amis (Figure 1). L’inauguration a lieu dans la salle du Conseil de la faculté suivie d’une visite des locaux. La Fondation est réglée par une commission dont les attributions sont strictement définies (Paris Médical 1920). Joseph Jumentié (1879–1928) en devient le Directeur-Conservateur auquel succédera le Pr. J. Lhermitte (1877–1959) après 1928. Le musée peut se visiter le vendredi de 4 à 6 heures au 21, rue de l’École-de-Médecine, escalier B, un étage et demi. Mme Dejerine accueille les visiteurs. Elle consacre à la fondation toute son énergie et tout son cœur (Mme Sorel Dejerine). De nombreux travaux sont réalisés dans le laboratoire et feront l’objet de présentations devant la Société de Paris à l’occasion de journées dédiées au Fonds Dejerine.Troisième étapeLe temps a passé. Le Doyen Roussy, élève de Dejerine, professeur d’anatomie pathologique, a succédé en 1925 à Letulle dont il était l’agrégé. Il a à prendre en charge le musée Dupuytren d’anatomie pathologique, fondé en 1835. Pendant longtemps, le musée a été logé dans le réfectoire du Couvent des Cordeliers qui est tombé en ruines. Cela conduit le Doyen Roussy, en 1937 à faire entreposer le contenu du musée dans une cave et celui de la fondation Dejerine, « en désordre et sans précaution sous les marches du vieil amphithéâtre, plus tard nommé Gustave-Roussy, et dans une réserve attenante » [3]. La guerre est arrivée, laissant le tout à l’abandon.Quatrième étapeCe n’est qu’en 1967 que les collections du Musée Dupuytren et celles de la fondation purent être à nouveau installées dans des locaux clairs et accessibles de la Chaire d’anatomie pathologique. Il faut souligner le rôle majeur du Pr. J. Delarue, titulaire de la Chaire et surtout celui du Pr. R. Abelanet, devenu directeur de Cordeliers et conservateur du musée Dupuytren et de la fondation Dejerine, dans cette résurrection. Lui et tous ses collaborateurs ont participé aux aménagements. Tout a été classé et rangé dans l’ordre.Le musée et la fondation Dejerine sont sous la responsabilité de la faculté Broussais-hôtel Dieu. Paul de Saint Maur a succédé au Pr. Abelanet puis est venu le Dr. P. Josset aidé par Patrice Conan. Le musée et la fondation Dejerine ont accueilli de très nombreux visiteurs nationaux et internationaux, en particulier beaucoup d’étudiants. La responsabilité administrative est passée de la faculté à l’université, ce qui a conduit, en 2016, au transfert du musée et de la fondation Dejerine dans les sous-sols de l’université Jussieu sous la responsabilité des bibliothèques. Le public n’y a plus accès. Espérons que l’histoire n’est pas terminée et que le musée Dupuytren et la fondation Dejerine auront un nouvel avenir.

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