Nous rapportons ici le cas d’une patiente de 77 ans, hospitalisée pour hématome des grands droits favorisé par un surdosage en AVK et une toux d’origine virale. Cette patiente a présenté 3 épisodes de thromboses veineuses profondes jambières idiopathiques du membre inférieur droit justifiant une anticoagulation au long cours.
L’échographie Doppler veineuse a mis en évidence une malformation veineuse intéressant le réseau veineux soléaire droit avec des ectasies sur tout le trajet veineux intramusculaire et la présence de séquelles thrombotiques.
L’exploration morphologique a été complétée par un phlébo-scanner devant une contre-indication à l’IRM (clips chirurgicaux intracrâniens). Cet examen retrouve deux lacs veineux dilatés au sein du muscle soléaire droit de 8 × 15 mm au tiers supérieur et de 18 × 33 mm au tiers moyen avec séquelles thrombotiques. Une exérèse partielle du muscle soléaire droit et des ectasies veineuses intramusculaires avec reconstitution du muscle soléaire par un lambeau musculotendineux a été réalisée.
À 6 mois de l’intervention, la patiente est asymptomatique et le traitement anticoagulant a pu être définitivement interrompu. Seul le port d’une compression veineuse de classe II à visée thromboprophylactique est recommandé dans les situations à risque. On ne relève aucune récidive thromboembolique à 6 mois de l’arrêt du traitement anticoagulant.
Les malformations veineuses siègent préférentiellement dans le tissu cutané voire sous-cutané, les localisations intramusculaires étant plus rares. Une cause locale doit être systématiquement recherchée dans la thrombose veineuse unilatérale récidivante des membres inférieurs et à ce titre un anévrysme de la veine poplitée, une malformation voire une agénésie de la veine cave inférieure peuvent être mis en évidence.
L’IRM est l’examen morphologique de référence, contre-indiqué chez notre patiente du fait d’ancien clips chirurgicaux intracrâniens, cet examen a été remplacé par le phléboscanner. Les données apportées par cet examen ont été suffisantes pour la prise en charge chirurgicale de notre patiente. Des examens dédiés ont permis d’exclure une thrombophilie ou un éventuel processus néoplasique.