Cinquante-trois sujets avaient pour consigne de marcher sur une piste de 10 m à 5 vitesses différentes (spontanée, très lente < 0,4 m·s−1, lente [0,4 ; 0,8] m·s−1, rapide > 0,8 m·s−1, très rapide). Au total, 2606 cycles de marche ont été recueillis avec un système optoélectronique (OQUS, Qualisys, Suède). Après lissage, les angles articulaires (hanche, genou, cheville) ont été regroupées par moyennes glissantes. Finalement, les flexions moyennes ont été modélisées par des courbes de Bézier avec un nombre de points de contrôle optimisé pour minimiser l’erreur quadratique moyenne entre les flexions moyennes et leur modélisation.
À l’issue du moyennage glissant, 434 groupes ont été extraits avec des vitesses moyennes allant de 0,2 m·s−1 to 2,3 m·s−1. Après modélisation, les flexions de hanche, genou et cheville présentent respectivement une erreur quadratique moyenne par rapport à la mesure de 5,32° (± 3,27°), 5,66° (± 2,33°) et de 4,07° (± 1,90°).
Les points de contrôle définis sur la base des courbes moyennes de flexion produisent des erreurs quadratiques moyennes du même ordre que celles inhérentes à la variabilité inter-individuelle des participants. La méthodologie proposée semble donc adéquate pour prédire une cinématique de marche dans le plan sagittal en fonction de la vitesse. Ces résultats ouvrent des perspectives prometteuses pour l’analyse quantifiée de la marche, pour les études nécessitant un groupe contrôle apparié sur la vitesse de marche ou encore pour la simulation de la marche normale et pathologique.