Démontrer qu’une surveillance systématique des implants mammaires en gel de silicone améliorerait le diagnostic précoce des ruptures d’implants, et proposer, à partir de cette étude, un protocole de surveillance.
Il s’agit d’une étude multicentrique, rétrospective recensant les cas de ruptures d’implants mammaires en gel de silicone de janvier 2006 à juin 2014. En utilisant les déclarations à l’ANSM et la cotation des actes CCAM, 130 cas dans 6 centres ont été colligés.
La durée moyenne entre l’implantation des prothèses et le diagnostic de rupture était de 9,24 (± 6,19) ans. Quarante cas (30,8 %) concernaient une reconstruction ou une symétrisation, dans les suites d’un carcinome mammaire, et 90 concernaient des mastoplasties d’augmentation. La durée moyenne dans le groupe reconstruction était de 6,97 (± 3,33) ans. La différence des durées de vie des implants dans les deux groupes était statistiquement significative (p = 0,0291). Une anomalie clinique a conduit à un bilan d’imagerie dans seulement 19,7 % des cas ; la rupture était donc majoritairement de découverte fortuite, soit sur un bilan sénologique réalisé à titre systématique (59,8 %), soit peropératoire d’une reprise chirurgicale à visée esthétique (20,5 %) (p = 0,0082).
Les résultats suggèrent que les ruptures d’implants mammaires en gel de silicone seraient sous diagnostiquées. La surveillance clinique n’apparaît pas être un moyen suffisant dans le diagnostic des ruptures. Une surveillance échographique, ± IRM peut être proposée à 4 ans, 7 ans et 10 ans de la pose de l’implant. Il ne semble pas opportun de proposer un changement d’implant systématique en dehors de toute rupture.