文摘
La démarche de conciliation médicamenteuse (CM) est privilégiée afin de d’assurer le transfert correct de l’information médicamenteuse entre ville et hôpital afin de garantir la continuité et la sécurité des soins. Pour engager ce processus précocement dans le parcours du patient, le service d’UHCD (unité hospitalisation courte durée) est ciblé. L’objectif est d’étudier la faisabilité de la CM dans un service d’urgence et les intérêts de sa réalisation dans les 18 premières heures.Matériels et méthodeLa CM est réalisée dans le service UHCD comprenant 12 lits par un interne en pharmacie, le lendemain matin de l’hospitalisation des patients (délai < 18 heures). La recherche est menée chez tous les patients de plus de 75 ans sur une période test de 15 jours. La recherche porte sur les divergences (D) entre bilan médicamenteux optimisé ou BMO (réalisé par appel des officines ou EHPAD, dossier patient informatisé, interrogatoire patient ou famille) et ordonnance d’admission OMA. L’entretien avec le médecin responsable permet de les classer intentionnelles (DI) ou non intentionnelles (DNI) et de finaliser la rédaction d’une fiche de CM jointe au dossier du patient. Sont enregistrés la durée de chaque CM, les classes médicamenteuses et l’origine des D.Résultats et discussionTrente-deux patients (18 femmes 14 hommes, âge moyen 84 ans) sont hospitalisés et conciliés sur la période. Le BMO comporte en moyenne 7 ± 3 médicaments contre 5 ± 2 sur l’OMA. Sur 187 lignes analysées, 109 DI sont identifiées (absence du médicament dans la dotation, patient à jeun en attente d’examen, ajout de médicament dans le cadre de l’hospitalisation) et 38 DNI (35 oublis, 2 erreurs de posologie,1 ajout injustifié). Parmi les DNI, les médicaments les plus concernés sont les anti-hypertenseurs, les formes collyres, les laxatifs, plus rarement anticancéreux, morphiniques et hypnotiques. Le temps moyen nécessaire pour réaliser un BMO est de 17 minutes et une conciliation est finalisée en 1h30.ConclusionLa CM est complexe dans un service d’urgence préoccupé par le traitement de pathologies aiguës, la nécessité de réorienter le patient dans les 24 heures et le manque de temps médical. Néanmoins, l’initiation d’une telle démarche précocement est reconnue bénéfique pour la prise en charge du patient par l’équipe qui souhaite la pérenniser.