文摘
Les patients drépanocytaires en situation de douleur aiguë expérimentent des modifications cognitives, comportementales et émotionnelles qui peuvent accentuer leur douleur et perturber la communication avec les soignants. Les soignants de leur côté sont confrontés aux difficultés d’évaluation de la douleur et à leurs propres réactions psychologiques face à la douleur de leurs patients. Le décalage entre le vécu des patients et l’évaluation des soignants est source de conflits et de non-adhésion aux soins qui ont un impact direct sur le pronostic de la drépanocytose. Il n’y a pas de fatalité à ces phénomènes, dont la connaissance permet l’action et ouvre des perspectives d’amélioration de la prise en charge. Cet article est une mise au point, sur le mode d’une revue narrative, sur les interactions entre douleur aiguë et certaines configurations, comme l’incapacité de discerner des émotions, le catastrophisme, le stress post-traumatique ou le sentiment d’ostracisme. La surestimation de l’addiction des patients par les soignants influence également la douleur elle-même. Une communication franche, certains traitements, médicamenteux ou non, une organisation institutionnelle cohérente et une prise en charge pluridisciplinaire ont un rôle antalgique en agissant sur les composantes cognitives et émotionnelles de la douleur.