Pour ce faire, les rats des sables ont été répartis en deux lots : un lot témoin nourri à l’aide de plantes halophiles de la famille des Chenopodiacées et un lot rendu hyperhomocystéinémique par administration de méthionine à raison de 150 mg/kg de poids corporel/j pendant 6 mois. Une approche histologique, histochimique à l’aide de colorations appropriées (colorations au trichrome de Masson et à l’acide périodique Schiff) a permis d’analyser la structure hépatique des rats des sables. Cette étude est complétée par une approche morphométrique portant sur la taille et le nombre des hépatocytes, la surface nucléaire hépatocytaire, la surface des capillaires sinusoïdes et le nombre de cellules de Kupffer.
Nos résultats ont mis en évidence la présence d’atteintes matricielles, cellulaires et vasculaires. En effet, la structure hépatique est le siège d’une modulation de la composition de la matrice extracellulaire caractérisée par une accumulation de glycoprotéines et collagènes fibrillaires responsable de l’installation d’une fibrose interstitielle et périvasculaire. Nous avons également observé une stéatose micro et macrovésiculaire. En outre, l’étude morphométrique effectuée sur 100 mesures, a mis en évidence une diminution d’environ 45 % (p < 0,0001) du nombre des hépatocytes associée à une hypertrophie cellulaire et une augmentation de la surface nucléaire (39 %, p < 0,0001). Le nombre de cellules de Kupffer ainsi que la surface des capillaires sinusoïdes augmentaient respectivement de 26 % (p < 0,01) et 28,4 % (p < 0,01) chez les rats des sables hyperhomocystéinémiques.
Chez le rat des sables, Psammomys obesus, l’hyperhomocystéinémie induite par un excès de méthionine est à l’origine d’un remodelage de la structure hépatique marqué par une fibrose, une stéatose et des atteintes cellulaires et vasculaires.