文摘
Le système de santé français est confronté à un double défi : l’augmentation épidémique du nombre de patients atteints de maladies chroniques, et la soutenabilité financière du système solidaire fondé en 1945. Or, notre système de santé, très bon pour les soins aigus, est mal adapté à la prise en charge des affections chroniques sur quatre plans : la prévention, le modèle médical, l’organisation, et le financement. Le 2e défi est celui de l’accroissement des dépenses de santé, représentant 11,6% du Produit intérieur brut (PIB) en 2013. Au-delà de l’augmentation du coût des médicaments et des dispositifs médicaux innovants, se pose le problème de la dualité du mode de financement reposant, pour chaque acte, à la fois sur l’assurance maladie obligatoire et sur des assurances privées dites complémentaires. D’où un coût de gestion globalement très élevé, atteignant 16 milliards d’euros. L’augmentation des dépenses de santé, en raison du vieillissement de la population et des progrès médicaux, dans un contexte de budget contraint, va conduire, soit à une privatisation croissante du financement des soins courants, l’assurance maladie obligatoire prenant en charge les personnes les plus pauvres et les malades les plus graves, soit à la définition d’un panier de soins solidaire pris en charge par la Sécurité sociale, les soins hors panier de soins solidaire étant pris en charge par les assurances privées, non plus complémentaires, mais supplémentaires. Une proposition intermédiaire consisterait à permettre aux assurés qui le souhaitent de choisir, moyennant une cotisation supplémentaire, la Sécurité sociale comme assurance maladie complémentaire, en plus de son rôle d’assurance maladie obligatoire.