Une enquête transversale, réalisée du 1er août au 15 septembre 2014 auprès des infirmiers des CSSP des districts sanitaires urbains de Bobo-Dioulasso, a utilisé un questionnaire standardisé explorant leurs connaissances et pratiques portant sur les TD chez le sujet hémiplégique.
Sur 125 infirmiers enquêtés (83,3 % des personnels visés), 82,4 % avaient déjà reçu un patient hémiplégique. Le rôle du cerveau dans la survenue d’une hémiplégie et d’un TD était connu par 56,8 % des infirmiers, 42,3 % savaient qu’un TD peut entraîner une pneumopathie de déglutition, 36,0 % connaissaient une manœuvre de sauvetage en cas de fausse route. Ils évaluaient correctement le retentissement du TD sur l’état nutritionnel dans 39,2 % des cas. Sur ce point, leurs connaissances étaient meilleures s’ils étaient plus récemment sortis de l’école de formation. Respectivement 65,6 et 1,6 % des infirmiers connaissaient le bénéfice des adaptations posturales et l’influence des caractéristiques des aliments sur la capacité à déglutir. Chez les 103 infirmiers ayant déjà reçu un hémiplégique, 68,0 % estimaient pouvoir détecter un TD par l’entretien clinique et 30,1 % ne donnaient aucun conseil au patient. En analyse multivariée, dépister un TD était associé à de bonnes connaissances sur la valeur des troubles de la voix (OR = 3,5 ; IC95 = 1,4–8,1 ; p = 0,005).
Peu d’infirmiers étaient avertis de la liaison entre TD et hémiplégie, des enjeux et complications classiques liés aux TD. Ils avaient des pratiques variables souvent non conformes aux bonnes stratégies sur le dépistage et la prise en charge des TD. Dans un but d’amélioration des soins des patients hémiplégiques, l’enseignement en neurologie et en nutrition devrait s’accompagner de formations portant sur les TD, en insistant sur le dépistage et la prise en charge simple.