Ces investigations ont consisté à :
– recenser les personnes exposées et recueillir leurs plaintes ;
– visiter les locaux ;
– y mesurer divers paramètres de confort (température hygrométrie, confinement) et les concentrations atmosphériques des particules, des aldéhydes et des composés organiques volatils.
Quinze personnes ont rapporté des troubles associés au séjour dans les locaux de l’agence. Leurs plaintes étaient stéréotypées : perception d’une odeur anormale et sensation d’irritation des yeux et des voies aériennes supérieures (15 cas), céphalées (4 cas), sensations vertigineuses (2 cas) et nausées-vomissements (2 cas). L’enquête a montré que l’odeur était imputable à la mise en peinture de 3 des bureaux de l’agence, la veille de la survenue des troubles. Les peintures utilisées étaient des acryliques à l’eau dont les seuls composants volatils et odorants étaient l’ammoniac et le TXIB. L’évaluation de la qualité de l’air n’a pas montré d’autre anomalie que la présence (9 jours après l’incident initial) de TXIB, à des concentrations comprises entre 28 et 177 μg/m3.
L’odeur du TXIB est perceptible et décrite comme âcre, dès que sa concentration atmosphérique atteignait 12 μg/m3 (1 ppb) ; des sensations d’irritation des yeux et des voies aériennes supérieures sont rapportées à des concentrations de quelques ppb. Le TXIB pourrait donc expliquer la gêne rapportée. Cette hypothèse a été confirmée par la disparition de l’odeur, 4 mois après la mise en peinture. L’agence a pu être réouverte, sans nouvel incident chez les employés et les clients.
Le TXIB (et/ou son homologue monoester, le Texanol®) sont présents à faibles concentrations (0,5–5 %) dans de très nombreuses peintures acryliques (et dans certains revêtements de sols). Leurs concentrations peuvent atteindre plusieurs dizaines de ppb dans l’air des pièces fraîchement repeintes et elles ne décroissent que lentement, en raison de la faible volatilité de ces solvants. À ces concentrations, aucun effet systémique n’est attendu, mais une odeur âcre, perçue comme irritante, est détectable et peut être à l’origine de plaintes et de malaises des occupants, surtout quand une information documentée sur les risques n’est pas rapidement délivrée.